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Auteur:Unknown
La langue: eng
Format: epub
Publié: 2014-05-10T00:00:00+00:00


Les révolutionnaires

et la défense de la Sécurité sociale

Dans une brochure intitulée La sécu, elle est à nous !, parue en mars dernier, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) glose sur ce qu’il considère comme « les contradictions de Lutte Ouvrière », qu’il résume par la formule : « La Sécurité sociale, “un acquis pour la bourgeoisie”, ou du “salaire” ? » Ces camarades s’appuient sur une brochure du Cercle Léon Trotsky consacré à la protection sociale en janvier 1997. Mais il faut croire qu’ils ont sauté une des premières phrases qui dit : « Ces systèmes de protection sociale actuels ont été mis en place non pas pour aider les couches défavorisées mais d’abord dans l’intérêt des classes possédantes, et ils continuent d’être indispensables au fonctionnement de l’économie capitaliste. Et cela même si les classes populaires ont évidemment tout à fait raison de se battre lorsque l’État ou le patronat veulent toucher en ce domaine à ce dont elles bénéficient. » Nous y affirmions qu’il est nécessaire et indispensable d’empêcher toutes les attaques contre le système de protection sociale, même s’il est l’émanation de la bourgeoisie.

Mais il faut une certaine mauvaise foi et un certain oubli des raisonnements propres aux communistes révolutionnaires pour voir une contradiction entre le refus de considérer la Sécurité sociale comme un acquis des travailleurs et la défense des mesures qui leur permettent de faire face au moins en partie à la maladie, à la vieillesse ou à l’éducation des enfants.

Avec une telle perspicacité, ils doivent considérer impossible de concilier la lutte pour des augmentations de salaire et celle pour l’abolition du salariat, qui font partie du programme communiste. Ce raisonnement, nous le faisons face à tous les coups portés contre les lois, les institutions qui sont au moins partiellement favorables aux travailleurs. A contrario, le NPA éprouve le besoin de charger de vertus socialistes les lois qui sont à l’origine de la Sécurité sociale pour s’opposer aux attaques du gouvernement contre celle-ci.

Ce qui nous sépare de ces camarades n’est pas le fait d’expliquer la nécessité de se battre pour empêcher le démantèlement de la Sécurité sociale que le gouvernement poursuit. Mais nous pensons qu’il n’est nullement besoin, pour la défendre, de considérer qu’elle représente, selon leurs termes, « un germe de socialisme sans cesse remis en cause qui s’est développé partiellement dans la société capitaliste ». Ce « germe » se trouve, aux yeux du NPA, dans le financement par les cotisations sociales, c’est-à-dire la partie « socialisée » du salaire, des sommes dont les travailleurs disposent en cas de besoin, maladie, chômage ou autre. C’est cela qui lui permet de dire que « la sécu, elle est à nous ».

La Sécurité sociale n’a jamais été « à nous ». Le montant des cotisations, des remboursements ou des prestations a toujours été fixé par l’État. Et depuis trente ans les gouvernements successifs ont réduit les taux de remboursement des médicaments, ont introduit le forfait hospitalier, etc., sans que les travailleurs ni même leurs organisations syndicales aient leur mot à dire.



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